Açıklama
PROLOGUE
Ce récit reflète les hauts et les bas, nombreux, qui marquent l’existence de la plupart d’entre nous.
Quant à moi, qui me suis battu sans cesse pour trouver un sens à ma vie, je suis enfin arrivé à la « maison sûre » et au répit relatif que je recherchais.
J’ai, alors, décidé de narrer mon histoire. Peut-être l’énumération de mes aventures et des défis que j’ai surmontés aidera-elle les générations futures à travers les chemins tortueux de la vie ?
Je peux affirmer avec certitude que ce récit convoque les nombreuses vérités que nous essayons toujours de fuir, au long de notre vie. Je pense que tous les êtres sur terre, en particulier nous, les humains, sommes comme les maillons d’une grande chaîne, connectés les uns aux autres, de la famille aux amis, des étrangers à la Société…
Et si l’une des connexions de cette grande chaîne se brise ou cesse de fonctionner pour une raison quelconque, le contrecoup et les vagues qui en résulteront affecteront tous ceux qui y sont reliés et auront un impact universel.
Parfois, il faudra consentir de grands efforts pour tout reconnecter afin que, tout d’abord cette personne, puis les autres, puissent traverser cette étape en toute sécurité et atteindre les rives de la sérénité.
Ce n’est pas une histoire ordinaire, c’est le récit doux-amer de personnes qui, volontairement ou involontairement, se sont connectées et ont influencé le destin les unes des autres.
Le monde serait un paradis si les êtres humains suivaient, à travers leurs pensées, leurs paroles et leurs actions, les trois principes enseignés par Zoroastre : “bonne pensée, bonne parole et bonne action”.
Le bien ou le mal ne peuvent être jugés qu’avec le temps, un temps qui passe à la vitesse de la lumière, et dont nous, pauvres ignorants, ne comprenons pas la valeur.
Notre histoire commence avec la première bulle connue de l’univers. Elle traverse des millions de galaxies, voyage jusqu’à la Voie lactée, dans une partie de l’amas de la Vierge, là où huit planètes dansent avec une harmonie parfaite autour d’un soleil incandescent. L’une de ces planètes, d’un bleu envoûtant lorsqu’on l’observe de loin, est celle que nous appelons la Terre. Ce bleu est dû à la présence de l’eau, source de vie pour tous les êtres vivants de cette planète, des créatures d’une beauté indescriptible.
Notre histoire se déroule en cette Terre, en Asie, sur une verte bande forestière, au nord de l’Iran, dans la province de Gilan, il y a de cela bien des années, à une époque où ni l’électricité, ni les voitures, ni la technologie moderne n’existaient encore.
Je suis le narrateur d’une saga qui s’est gravée dans mon âme à jamais, une histoire qui a commencé avec mon grand-père. C’est ma sœur Farahnaz qui m’a convaincu de l’écrire lorsqu’après des années de séparation, j’ai de nouveau ressenti dans ses bras la chaleur des baisers fraternels, une émotion dont j’avais été privé jusqu’alors. Cette rencontre fut la dernière que j’eus avec ma sœur, et ce furent aussi mes derniers jours en Iran.
Je ne pouvais quitter ce pays pour toujours sans résoudre la plus grande énigme de ma vie. J’étais convaincu que revenir sur le passé et écouter ma sœur me révéler les secrets cachés de mes origines – des mystères qui m’avaient longtemps tourmenté comme une énigme non résolue – serait un baume pour mes vieilles blessures.
Écouter ces récits et découvrir ces vérités fut un remède pour les nombreuses souffrances mentales et émotionnelles que j’avais supportées jusque-là, mais que je n’avais jamais eu le courage de partager avec quiconque. Malgré la situation précaire dans laquelle je me trouvais, j’ai demandé à ma sœur de me révéler les secrets du passé avec un maximum de précision et de détails. Elle ne savait pas pourquoi j’étais là. Après un long silence, elle a poussé un soupir, comme si elle attendait cette opportunité depuis longtemps, et commencé ainsi:
“Rahman” était notre grand-père, qui possédait une briqueterie aux alentours de Rasht (l’une des villes du nord de l’Iran). Rahman fabriquait des objets en céramique et des poteries à partir d’argile, d’eau et de quelques couleurs. Peu de gens, à cette époque, pouvaient rivaliser avec lui, car, grâce à son sourire chaleureux, sa gentillesse, ses compétences et son art, il avait acquis une place et un respect particulier parmi les habitants de la région. Son talent se manifestait à travers les produits qu’il fabriquait lui-même.
Grâce à son art et un peu de terre, il façonnait des cruches, des théières, des bols, des assiettes, des briques. C’est ainsi qu’il était connu sous le sobriquet de “Gil Chini”.
Dans le dialecte local, le mot “Gil” signifie “terre” (argile), cette même terre qui, lorsqu’elle est mélangée à l’eau, devient collante. Le mot “Chini” signifie “créateur” ou “organisateur”.
Rahman Gil Chini est donc le grand-père de notre histoire.